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TOM BUNK LE GROTESQUE COMME MIROIR DU REEL

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Les années 80… Aussi loin que je me souvienne, je devais avoir 6 ou 7 ans quand j’ai été « confronté » pour la toute première fois aux illustrations de Tom Bunk. (J’ai 40 balais tout ronds au moment où j’écris ces lignes.)


// PROLOGUE : TOM BUNK M’A DETRAQUE (et je l’en remercie)

Les années 80… Aussi loin que je me souvienne, je devais avoir 6 ou 7 ans quand j’ai été « confronté » pour la toute première fois aux illustrations de Tom Bunk. (J’ai 40 balais tout ronds au moment où j’écris ces lignes.)

Et cette rencontre s’est faite ni plus ni moins par le biais de sa célèbrissime série de cartes/stickers : les Crados (Garbage Pail Kids en VO). Des gamins atrocement déformés, à l’anatomie douteuse, aux sécrétions improbables, affublés de noms délirants. Un grand moment.

Je dois même avouer que ce premier contact a été un choc… presque traumatisant.

Malgré l’aspect cartoon, coloré, presque innocent des illustrations, certaines avaient un design réellement épouvantable.. Je me souviens encore de la première carte à laquelle j’ai été confronté : Anne Burger (Hot Doug en VO)… brrr. Mais qui pouvait réaliser de telles horreurs ?! Les cartes numérotées s’enchaînaient, les personnages devenaient de plus en plus grotesques… Je les regardais du coin de l’œil, fasciné et terrifié à la fois.

Les cartes numérotées s’enchaînaient, les personnages devenaient de plus en plus grotesques…
Je les regardais du coin de l’œil, fasciné et terrifié à la fois.

C’était ma première gifle culturelle — un bon coup de pied dans mon petit cul potelé de chiard français bercé par le facétieux Inspecteur Gadget et l’intrépide Mickey.

Une claque pop américaine bien grasse et qui tâche dans la gueule, arrivée sans prévenir.
Du jamais vu à l’époque, juste avant que ne me tombe dessus la tornade Tortues Ninja, suivie de Batman, Robocop, puis les Simpson

En France comme ailleurs en Europe, les Crados ont fait l’effet d’une bombe.
Et malgré la peur, le dégoût, les cauchemars… j’adorais ça. J’étais irrémédiablement attiré vers ce chaos artistique. Ça bousculait ma sensibilité, ça me provoquait, ça me nourrissait. Ma mère m’interdisait formellement d’en posséder alors je me rabattais sur les cartes des potes plus chanceux, en cours de récré. J’observais les nouveaux phénomènes de foire qu’ils avaient obtenus dans les moindres détails, à l’affut d’une nouvelle idée de torture mis en image.

Et cette sensation de braver l’interdit était absolument jubilatoire.

Je peux le dire aujourd’hui : Tom Bunk a été un des grands déclencheurs de ma passion pour le dessin, l’observation, le mauvais goût, le trash, le dégueulasse, le détourné. C’est certain, il est complice dans la fertilisation de mon esprit tordu… et de mon goût pour la provocation.

Il y a quelques mois, j’ai pris contact avec lui pour le remercier, tout simplement. Et j’ai eu l’incroyable chance qu’il accepte de se prêter à l’exercice d’une interview exclusive. Je vous la livre ici, telle une lettre ouverte à celui qui m’a un jour traumatisé… pour mieux m’éveiller.


// ENTRETIEN AVEC UNE LEGENDE DE L’ILLUSTRATION SUBVERSIVE

J : Tom, peux-tu nous parler un peu de ton parcours en tant qu’artiste berlinois issu de la scène underground allemande ?

Tom Bunk : Je suis arrivé à Berlin en 1973, après avoir terminé mes études d’art à Hambourg. À ce moment-là, je ne savais pas encore vraiment ce que j’allais faire artistiquement, ni quelle direction prendre. Je vivais dans une ancienne usine reconvertie, un immense espace, et j’ai commencé à faire de grandes peintures à l’huile. Elles étaient brutes, drôles, un peu cartoon et naïves.

J’ai eu quelques expositions, mais j’ai ensuite dû déménager dans un appartement plus petit, et je n’avais plus la place pour continuer les grands formats. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à dessiner des bandes dessinées. Très vite, mes planches ont été publiées chaque mois dans « PARDON« , un magazine un peu dans l’esprit de « MAD Magazine« .

Au départ, il n’y avait pas vraiment de scène underground en Allemagne. Juste quelques publications éparses comme Zomix à Munich ou Hinz und Kunz à Francfort. On s’est regroupés pour publier quelques numéros ensemble, mais ce n’était pas un franc succès. Petit à petit, d’autres artistes alternatifs sont apparus, surtout à Berlin, et on a réussi à faire publier quelques livres avec nos comix. Mais alors que tout commençait à prendre forme… je suis parti à New York.


J : Grâce à ton compte Instagram, on peut découvrir une superbe mosaïque de tes œuvres. Tes illustrations des années 70 m’ont interpellé par leur traitement graphique. Elles sont très éloignées de ton style actuel, devenu ta signature artistique. Est-ce l’influence des États-Unis qui a provoqué cette transformation ?

Tom Bunk : À Hambourg, à la fin des années 60 et au début des années 70, je testais différents styles et techniques : sérigraphies, gravures, dessins cartoon, peintures, illustrations… J’étais en quête de quelque chose qui deviendrait mon langage artistique personnel.

Quand je suis arrivé aux États-Unis, j’avais bien plus d’expérience, et je connaissais mieux mes forces. Mais dans l’ensemble, je me laissais guider par les circonstances et les opportunités qui se présentaient à moi — du moment qu’elles entraient en résonance avec mes intérêts artistiques.


J : Peux-tu nous décrire tes impressions d’Européen à ton arrivée à New York, ainsi que ce qui t’a poussé à t’y installer ?

Tom Bunk : Je suis venu à New York pour des raisons purement romantiques… et j’étais totalement non préparé à y vivre, encore moins à y travailler.

Au début, je voyais la ville à travers les yeux de Saul Steinberg — j’étais fasciné par la richesse des détails architecturaux, que j’avais souvent vus dans des films se déroulant à NYC. Cela dit, j’avais aussi une certaine appréhension, notamment à cause de la criminalité.

Mais avec le temps… et beaucoup de marches à pied, la Jungle d’Asphalte est devenue plus lisible, plus compréhensible. Et venant de Berlin, j’étais déjà habitué à un certain chaos urbain.

Quoi qu’il en soit, j’ai tout de suite adoré être dans cette ville. Même si, à l’époque, je n’avais aucune idée de comment survivre ici.


J : Qu’est-ce qui a défini ton attrait « No Limit » pour le crade, le grotesque et l’absurde ? Il y a quelque chose de très français là-dedans.

Tom Bunk : Cela vient sans doute de mon expérience de vie. Quand j’avais 13 ans, ma famille a déménagé de Split, ensoleillée, méditerranéenne, en Dalmatie, pour aller vivre à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, pluvieuse et grise. Ce choc m’a obligé à revoir totalement ma manière de percevoir le monde.

Spirituellement, j’ai toujours été très attiré par la culture française : je m’intéressais à la musique françaisePiaf, Juliette Gréco, Johnny Hallyday, Bécaud, Brassens… Mais aussi au théâtre de l’absurde : Ionesco, Artaud, Beckett. Et bien sûr à l’art brut, notamment celui de Dubuffet.


J : Le chaos, la mort, la folie sont souvent représentés dans tes illustrations. Quel rapport entretiens-tu avec ces thèmes ?

Tom Bunk : La vie est à la fois belle, mais aussi sombre et effrayante — on ne peut pas avoir l’un sans l’autre.


J : Quelles ont été tes principales influences artistiques, ou les artistes qui t’ont aidé à développer ton style graphique si particulier ?

Tom Bunk : En tant qu’artiste, j’ai toujours été attiré par ce qui est chaotique, imparfait, cassé dans l’art. Des artistes comme Dubuffet, George Grosz, Otto Dix, certains surréalistes, d’autres plus décadents

Aussi des artistes américains comme ceux du groupe Hairy Who, ou encore H. C. Westermann. Et puis le mouvement français des années 60 : la Figuration Narrative — avec des artistes comme Jan Voss, Valerio Adami, Erró, Öyvind Fahlström… Ils avaient tous en commun une approche narrative, proche de la bande dessinée, avec un style un peu cartoonesque.


J : La quantité d’illustrations que tu as réalisées est impressionnante : Garbage Pail Kids, Bathroom Buddies, Toxic High, Gruesome Greeting Cards… Quel regard portes-tu sur toutes ces productions ?

Tom Bunk : Ce sont tous des projets réalisés pour Topps, et ils correspondaient parfaitement aux goûts de notre équipe de travail — principalement Mark Newgarden et Art Spiegelman.

On aimait tous l’humour noir, cruel et dégueulasse. Et je pense que c’est exactement ce qui a rendu les Garbage Pail Kids si populaires et en a fait un phénomène mondial.


Ces cartes montraient ce que les parents essayaient de cacher – Tom Bunk


J : Comme tous les enfants des années 80, c’est la série de cartes Garbage Pail Kids qui m’a fait découvrir ton univers. En France, ça a été un vrai phénomène de société. Le gouvernement a même pris la parole à ce sujet, qualifiant les cartes de “pollution répugnante” pour les cours de récréation. C’était audacieux et insolent de votre part — merci ! Lors de la création de cette série, est-ce que vous visiez vraiment les enfants comme public cible ?

Tom Bunk : Dans notre équipe chez Topps, on était de grands fans de MAD, surtout des premières publications de Harvey Kurtzman.

Dans les années 50, MAD avait été un énorme phénomène, parce qu’il ouvrait les yeux des jeunes lecteurs adolescents — il leur montrait le vrai monde caché derrière le vernis officiel, le grand mensonge sucré.

L’effet des Garbage Pail Kids était le même, mais en plus simple, et destiné à des enfants plus jeunes. C’est précisément pour ça que les parents, les enseignants et les organismes de protection de la jeunesse se sont révoltés contre les cartes.

Et c’est ce qui les a rendues encore plus populaires auprès des gamins.


J : En 1987, un film malaisant a été produit autour de la série de cartes Garbage Pail Kids. As-tu été impliqué dans la création de ce film ? Qu’as-tu pensé de cette « adaptation » ?

Tom Bunk : Nous, les créateurs des cartes, n’avons eu aucune implication dans ce film.
Je ne l’ai même pas vu, et honnêtement, ça ne m’intéresse pas. Notre idée des Garbage Pail Kids n’est pas ancrée dans la réalité — elle existe dans un univers à deux dimensions, celui du dessin.


J : Une question un peu délicate : il semblerait que Topps ait conservé et se soit approprié toutes les illustrations originales des Garbage Pail Kids, pour ensuite les vendre aux enchères sans vous verser de compensation. C’est terrible du point de vue des artistes ! Est-ce que cela a eu un impact négatif sur ton travail futur avec Topps ? Ont-ils vraiment le droit de faire ça ? N’y a-t-il pas une loi aux États-Unis qui protège la propriété des œuvres artistiques ?

Tom Bunk : À cette époque, c’était l’entreprise qui possédait les œuvres originales, et cela leur permettait de gagner encore plus d’argent. C’était la même chose avec le magazine MAD.
Mais depuis les années 90, les choses ont changé : aujourd’hui, nous possédons nos propres créations.


J : Depuis 1990, tu as grandement contribué à l’ADN artistique de la légende MAD. Qu’est-ce que MAD t’a apporté en retour, sur le plan personnel et artistique ?

Tom Bunk : MAD était très différent de Topps, et bien plus fun. Le magazine m’a offert plus d’espace et de liberté pour développer mon humour absurde, malade, dégueulasse, etc.

Je poussais toujours les absurdités à l’extrême, juste pour voir jusqu’où les éditeurs me laisseraient aller. Et souvent… ils devaient m’arrêter pour éviter que j’aille trop loin – Tom Bunk

Quand je travaille, je m’ouvre à un flux d’idées énorme, et je suis généralement celles qui sont les plus folles, parce qu’elles sont plus intéressantes et surtout plus amusantes à dessiner. Et j’aime que le lecteur soit surpris, qu’il tombe sur des éléments inattendus, des images détournées, qui cassent ce qu’il pensait voir venir.


J : Je me souviens d’illustrations incroyablement détaillées, parfois en double page (j’ai découvert MAD Magazine dans les chiottes de mon oncle). Adolescent, je passais des heures à analyser tous les détails d’une scène. Combien de temps te prend une œuvre comme Tom Bunk Goes to Coney Island ou Tom Bunk Visits Walt Disney World ? Quel est ton processus de création ? Beaucoup de café ?

Tom Bunk : Le café, ça aide !

Je commence par rassembler des idées, puis je cherche du matériel de référence (j’ai d’ailleurs constitué une immense bibliothèque d’images au fil des ans). Ensuite, je fais des croquis, je les découpe, je les assemble avec du scotch, je les déplace, je les recombine… et je reprends du café.

Il peut me falloir un à deux mois avant d’achever ce type d’illustration dense, pleine de détails, de narration visuelle, et de surprises planquées un peu partout dans la composition.


J : Tes œuvres sont généralement très colorées. Est-ce pour adoucir la violence ou la noirceur des thèmes, ou certains détails choquants ? Est-ce un choix artistique, une forme de contraste extrême entre les types d’expression pour les valoriser mutuellement ?

Tom Bunk : Je ne sais pas vraiment. Je suis juste mon instinct, tout dépend du sujet traité. Il n’y a pas de théorie de la couleur générale derrière tout ça.


J : J’ai adoré ta série d’illustrations autour des univers de « Meat Boy » et « The Binding of Isaac » (je suis un grand fan de ces jeux), et la façon dont tu t’es approprié le sujet. Qu’est-ce qui t’a amené à travailler sur ces univers ?

Tom Bunk : C’était des commandes faites par le créateur du jeu, Edmund Mc Millen — qui est lui-même fan des Garbage Pail Kids. Je ne connais rien aux jeux vidéo, et j’ai dû aller chercher sur Google pour savoir qui étaient les personnages


J : Tes pin-ups débridées sont vraiment sympas. Qu’est-ce qui t’a amené à explorer ce sujet et à développer une série thématique dans la continuité des Garbage Pail Kids ?

Tom Bunk : Parfois, entre deux commandes, j’aime faire des projets personnels. Et la galerie de pin-ups en faisait partie.

J’ai bien aimé la première, alors j’en ai fait quelques autres, et j’ai bien l’intention de continuer dans cette direction.


J : Cela fait des années que je cherche, et c’est vraiment difficile — du moins ici en France — de trouver un livre de Tom Bunk comme Quantoons: Metaphysical Illustrations. Est-ce qu’on aura un jour le privilège de découvrir un ouvrage qui compile une sélection de tes meilleures illustrations, toutes périodes confondues ? Le monde en a besoin !

Tom Bunk : Ce serait génial, mais j’en doute. Je ne suis pas très doué pour me promouvoir moi-même… Peut-être que je finirai par faire quelques petits livrets moi-même, à l’avenir.


J : Avec le recul, quelle est l’œuvre ou la création dont tu es le plus fier ?

Tom Bunk : Ce que je préfère, ce sont mes œuvres personnelles, celles qui flottent librement, mes peintures et dessins issus de mon imaginaire, réalisés sans commande.

Elles reflètent mon esprit, et souvent, je me demande ce qu’elles signifient vraiment. La plupart du temps, je n’en ai aucune idée. Il m’arrive de regarder une œuvre des années plus tard… sans savoir comment elle est née, ni ce qu’elle veut dire. Mais je les aime beaucoup. Et je suis heureux de les avoir faites. – Tom Bunk


J : Quelle a été pour toi la période la plus prolifique et stimulante ?

Tom Bunk : J’essaie simplement de rester curieux et engagé dans la création — c’est à peu près la seule chose qui me garde ancré dans la vie.


J : Ta série actuelle MAGA Moron Twits est délicieusement mordante et absurde. Qu’est-ce qui t’a inspiré à caricaturer Trump et son entourage de cette manière aussi grotesque ? Est-ce dans la continuité de ta satire habituelle, ou bien ce climat politique t’a-t-il poussé à aller plus loin ?

Tom Bunk : Concernant les cartes MAGA Moron, j’ai commencé à les dessiner pour faire quelque chose contre ces idiots

Mais malheureusement, ça n’a pas vraiment changé grand-chose.

Aujourd’hui, on est au-delà des cartoons, et au-delà de l’espoir. Peut-être qu’il est temps d’émigrer, comme l’ont fait mes parents dans les années 30 et 40 ?


J : Quel est ton regard sur la montée en puissance de l’intelligence artificielle ? Aujourd’hui, n’importe qui peut se proclamer “artiste IA” en tapant une simple requête… et même générer de fausses cartes Garbage Pail Kids dans ton style emblématique. Penses-tu que nous allons vers une extinction des artistes ?

Tom Bunk : L’IA est là, et elle est là pour rester. Elle va nous rendre, nous les humains, encore plus remplaçables… et plus stupides.

Elle n’a aucune âme. Et elle risque de remplacer ce qu’il y a de plus précieux dans l’Art : le processus créatif – Tom Bunk

Pour moi, le plaisir de créer, c’est la raison même pour laquelle je fais de l’art. Et une machine n’a pas d’âme.


J : Enfin, une toute dernière question : quel regard portes-tu sur notre époque et la société actuelle ?

Tom Bunk : C’est trop déprimant pour même commencer à en parler.

Je n’aurais jamais cru que la civilisation humaine puisse retomber aussi bas… après le fascisme.

Mais il semble que plus de 50 % de l’humanité soient composés de connards méchants et sans cervelle, qui n’apprennent rien de l’Histoire. (S’ils la connaissent seulement.)

Très déprimant… et terrifiant.


J : Merci infiniment pour ton travail inestimable, qui a profondément contribué à la pop culture. Il a fortement influencé et façonné mon style artistique, tout en aiguisant mon sens critique.

Tom Bunk : Avec plaisir, réfléchissez ! Restez vigilants ! Résistez aux fascistes !

Interview réalisée entre fevrier et mars 2025.


// EPILOGUE : TOM BUNK L’OEIL DANS LA MARGE

Il y a chez Tom Bunk quelque chose de plus grand que l’humour noir, plus fort que le grotesque, plus vivant que le cartoon.

Ses œuvres nous regardent, nous bousculent, nous déforment. Elles sont bruyantes, inconfortables, colorées à l’excès, parfois violentes, souvent étrangement lucides. Elles parlent à l’enfant qui a grandi trop vite, à l’adulte désabusé, à l’artiste qui doute, à l’humain qui observe ce monde de plus en plus absurde, et se demande encore comment ne pas devenir fou.

L’héritage de Tom Bunk est là : dans cette ligne qui tremble, dans cette marge qu’il habite, dans cette liberté absolue qu’il revendique sans jamais l’expliquer. Il ne s’agit pas simplement de “suivre” un artiste. Il s’agit de faire le chemin vers son œuvre, comme on explore un cerveau câblé autrement — un cerveau qui préfère l’absurde au cynisme, l’excès à l’oubli, le dessin au silence.

Et à l’heure où l’intelligence artificielle permet à n’importe qui de générer, en un clic, une fausse carte Garbage Pail Kids dans le style de Tom Bunk, la vérité de la main, du doute, de l’accident graphique n’a jamais été aussi précieuse.

Alors faites-le.

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👉🏼 Et suivez-le sur Instagram : @bunktom45

Chez lui, l’absurde n’est pas une fin. Mais c’est toujours vrai. Et ça, franchement, ça devient rare.